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Les sobriquets

C'était facile, avant.

J'avais une fille et un garçon.

Ma fille préférée, ma petite lala, ma nazelle, ma chérinette d'amourette à la face de PET!

Tous ces petits surnoms affectueux qu'on donne à nos enfants.

J'avais aussi mon fils préféré, mon bébé chat, mon loulou, mon zackaroune à la face de ragoune.

J'en avais qu'un fils.

Puis est arrivé mon deuxième fils que je ne pouvais plus appeler ma lala. Que je ne pouvais pas non plus appeler mon loulou puisque c'était pour l'autre.

Dans mon défi du vocabulaire autour du genre, je devais également changer ces petits mots d'amours que l'on donne spontanément à nos bébés dès leur naissance.

Maxim est né à 19 ans, disons que la spontanéité ne l'était pas tant. C'était déjà une gymnastique pour ne pas me tromper quand je m'adressais à lui mais dans les moments de sympathie, de douceur, de soutien, je n'y arrivais pas.

J'ai donc choisi de prendre le temps d'apprivoiser les nouveaux surnoms qui monteraient en moi pour le désigner. J'ai aussi misé sur des termes neutres, "mon aîné", "mon enfant", graduellement "mon néo-fils", puis "mon bébé dragon".

Mais dans les moments où l'affection et la tendresse prime entre nous, avec sa permission, je peux encore le prendre dans mes bras et lui chuchoter doucement à l'oreille, "Je t'aime mon lala"


Commentaires

  1. Oh làlà.. les surnoms affectieux spontanés.... c'est ce que je trouve le plus difficile....

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    1. Avec le temps, ils sont venu plus facilement les p'tits mots d'amour!

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  2. 4 avril 2022.... c'est juste ça qui est difficile.... encore.. malgré que le il et son nouveau prénom viennent spontanément.... pas encore de surnom....

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