Jongler.
Jongler avec les mots, avec les genres, avec les souvenirs. Faire de la gymnastique mentale, verbale. Jauger, juger. À qui je le dis, à qui je ne le dis pas, comment je le dis; en partie? en surface? en détail?
Quand on parle du présent, c’est facile. Quand je parle avec des gens que je ne reverrai pas, c’est facile. Les amis proches, c’est facile. Famille proche, facile.
La famille éloignée, pas vu depuis 20 ans, c’est complexe. À des funérailles, c’est délicat.
- Ta fille va-t-elle venir?
Qu’est-ce que je réponds… comment je le dis… Max ne peut pas y être malheureusement et donc ma fille ne viendra assurément pas mais le hic c’est que je n’ai plus de fille… donc, je les reprends? je leur explique? au complet? C’est parfois long, souvent complexe et là, ce n’est ni le lieu, ni le moment pour ça. Mais en même temps, je n’ai pas de fille. J’ai deux garçons. Ça ne me tente pas de faire comme si... ça ne me tente pas d’épargner au cas où…
- Non, Max ne peut pas venir, il aurait vraiment aimé, mais il habite loin...
- Ha oui, Max, j’avais oublié, j’aurais aimé le voir! Comment il va, il est heureux dans sa nouvelle ville?
Ça été facile. Facile de dire qu’au présent j’ai 2 fils. Facile de parler de nos souvenirs avec nos enfants quand ils étaient petits. Qu’à cette époque, j’avais un fils que je méprenais pour une fille. Pas eu besoin de détails, ni de trop de profondeur. C’était ni le lieu, ni le moment et ce n’était pas nécessaire. C’était simple.
Merci à ma famille. Je sais que mon fils est choyé d’être né dans cette famille d’ouverture et de tolérance.
Merci d’avoir permis que mon enfant ait la possibilité de dire qui il est et de le vivre librement. Que ce ne soit pas complexe.
Ça rend la vie tellement plus facile pour ceux qui ont déjà leurs doses de défis que de les aimer tels qu’ils sont.
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