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La méconnaissance

Ma méconnaissance, ma naïveté sans doute, n'empêche, je l'ai pas vue v'nir, pas à ce point là. Pourtant, des signes, y en a eu, en voici un que grâce au recul, je vois maintenant clairement.


Maya avait environs 14 ans. On est allé magasiner pour le kit du temps des fêtes. Dans la famille, faut bien paraître, surtout dans le temps des fêtes. Elle me demande d’aller dans une boutique de vêtements masculins. Moi, tant que ma fille est heureuse, ça ne me dérange pas. On se rappel, ma fille a des allures garçonnes, jamais je la forcerais à porter une robe si elle n'en a pas envie.


Elle choisi donc une chemise d’un mauve pâle presque lilas qu'elle agence d’une cravate dans les mêmes tons, mais plus foncée. Un pantalon d’habit gris foncé et un débardeur en tricot de la même couleur avec des motifs en losange en deux tons de violet complète le kit. 

Elle sors de la cabine avec un sourire grandiose. Même la cravate est bien nouée. Elle devine à mon visage incrédule que je me demande bien comment elle a réussi à nouer la cravate et me lance un : «Depuis le temps que je rêve d'en porter une, j'ai regardé plein de tutoriels en ligne et je savais très bien comment faire.» Puis, elle se regarde longuement. De haut en bas, de profil, de dos. Ça se sent, elle aime ce qu'elle voit.


«J'me trouves assez belle là maman, je peux l'avoir?»


Comment dire non. Dans ma tête de mère d'ado, j'ai gagné, j'ai une fille de 14 ans qui se trouve belle. Y a tellement d'ado qui se trouvent trop grosses, trop moches, trop maigres. La mienne, grâce à ces vêtements, elle s'aime. Yep, je te l'achète ton kit ma chérie!


Alors, si c'était pas un beau signe ça, hein? Mais autre époque autre mœurs, les transgenres dans ce temps-là, y en avait pas ben ben. J'ai pas sue deviner.



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